Le renouvellement des générations agricoles en France : Un défi crucial pour l’avenir de l’agriculture

Le renouvellement des générations agricoles est l’un des défis majeurs que doit relever l’agriculture française – et plus largement, européenne.
Le vieillissement des exploitants et la difficulté à trouver des repreneurs pour les fermes dépassent la simple question du remplacement : c’est tout l’équilibre de notre modèle agricole qui est en jeu.
Ce phénomène a des répercussions profondes sur l’organisation du secteur, sur la vitalité des territoires ruraux et sur la pérennité des coopératives agricoles, maillon essentiel de l’économie agricole française.

renouvellement des exploitations agricoles

Le défi du renouvellement des générations agricoles en France et en Europe

Le constat est alarmant : en 2030, un agriculteur français sur deux sera à la retraite.
Et la France n’est pas une exception. À l’échelle européenne, l’âge moyen des agriculteurs atteint 57 ans et seuls 12 % ont moins de 40 ans (contre 18,2 % en France).
Pour Christophe Hansen, commissaire européen à l’Agriculture, « cela met notre sécurité alimentaire et l’avenir de nos zones rurales en danger ».

Face à cette hémorragie générationnelle, Bruxelles a présenté un plan de bataille ambitieux : faire passer la part des jeunes agriculteurs de 12 % à 24 % d’ici 2040.
L’objectif ? Doubler le nombre de jeunes installés en seize ans, grâce à une série de leviers inédits :

  • une aide à l’installation pouvant atteindre 300 000 €,
  • un cofinancement européen à 85 % pour les investissements des jeunes agriculteurs,
  • la possibilité d’utiliser les fonds de la PAC pour l’achat de terres,
  • la création d’un observatoire européen des terres agricoles dès 2026 pour lutter contre la spéculation foncière,
  • et même un Erasmus pour jeunes agriculteurs, afin de favoriser la mobilité, la formation et l’innovation dans les pratiques.

Autre mesure forte : dès 2032, la Commission prévoit la suppression progressive des aides PAC aux exploitants retraités afin d’encourager la transmission des fermes.
Ces orientations marquent une véritable volonté politique de replacer la jeunesse agricole au cœur de la souveraineté alimentaire européenne.

En France, un renouvellement encore insuffisant

En France, le renouvellement peine pourtant à suivre le rythme des départs.
Selon le Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux (CGAAER), le nombre de fermes pourrait diminuer de 30 % d’ici dix ans.
En 2022, on comptait 21 000 arrêts d’activité pour seulement 14 000 installations.

Certaines régions sont particulièrement touchées :
en Bretagne, près de la moitié des exploitations sont dirigées par des agriculteurs de plus de 55 ans ; en Aquitaine, Normandie ou Occitanie, la population agricole est encore plus vieillissante.

Les obstacles à l’installation restent nombreux :

  • coût moyen de 200 000 € pour 35 hectares,
  • accès au foncier limité, souvent accaparé par des agrandissements d’exploitations voisines,
  • revenus faibles et conditions de travail exigeantes.

Conséquence directe : 40 % des nouveaux installés quittent l’agriculture dans les deux ans.
Pourtant, la relève reste possible : selon le syndicat Jeunes Agriculteurs, 99 % de ceux qui suivent un plan de professionnalisation personnalisé sont encore en activité cinq ans plus tard.

Les enjeux pour les coopératives agricoles

Les coopératives, piliers du tissu rural, sont en première ligne face à cette transition générationnelle.
Elles risquent de voir leur nombre d’adhérents diminuer, entraînant une baisse des volumes collectés et des coûts opérationnels plus élevés.
Moins d’agriculteurs, c’est aussi moins de mutualisation des investissements, moins de capacité d’innovation et plus de fragilité dans la chaîne de valeur.

La pérennité de nombreuses coopératives dépend donc de leur capacité à attirer et accompagner de nouveaux exploitants, à soutenir la transmission des fermes et à repenser leurs modèles d’adhésion.

Eloi : une solution innovante pour le renouvellement des générations agricoles

Face à l’urgence du renouvellement des générations en agriculture, certaines initiatives émergent. C’est le cas d’Eloi, une entreprise innovante qui facilite la transmission de fermes en mettant en relation cédants et porteurs de projets. Grâce à une base de plus de 6 000 candidats qualifiés, Eloi parvient à trouver un repreneur dans les trois mois suivant la publication d’une annonce. 

Chaque projet bénéficie d’un diagnostic de transmission personnalisé, permettant de fixer un prix juste, de valoriser les atouts de la ferme et de préparer le cédant à la reprise.

Ce travail amont sécurise la reprise et permet aux porteurs de projets de s’installer dans de meilleures conditions économiques, avec un revenu viable dès la première année.

Toucher les bons profils, partout sur le territoire

L’un des atouts majeurs d’Eloi est sa portée nationale et sa capacité à connecter des candidats issus d’horizons variés.
Alors que certaines zones rurales peinent à attirer de nouveaux exploitants, la plateforme permet de mettre en relation des profils complémentaires, y compris à l’international.

C’est ainsi que Joris, jeune porteur de projet belge, a pu rejoindre le GAEC d’Ernée l’an dernier grâce à l’approche multicanale d’Eloi.
L’entreprise propose également un accompagnement spécifique pour les coopératives, afin de maximiser la reprise d’exploitations par de futurs adhérents.

Pour en savoir plus, contactez Juliette Colin, chargée de projets chez Eloi par mail : 

Un enjeu collectif et stratégique

Entre vieillissement massif des exploitants, accès au foncier complexe et besoin de renouvellement des modèles agricoles, le défi est immense.
Mais les signaux sont encourageants : la mobilisation européenne, les nouvelles mesures de la loi d’orientation agricole, et les initiatives locales comme Eloi montrent qu’un renouveau agricole est possible, à condition de miser sur la formation, l’accompagnement et la solidarité entre générations.

Le renouvellement des générations agricoles n’est plus seulement une nécessité :
c’est la clé de la souveraineté alimentaire et de la vitalité du monde rural de demain.

Sources : Les Echos, Eloi, Fermes Leader

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