Après plusieurs années de croissance rapide, le secteur de la FoodTech et de l’AgriTech françaises traverse une période de ralentissement.
Selon la dernière étude publiée le 4 novembre 2025 par DigitalFoodLab, les start-ups du secteur devraient lever environ 290 millions d’euros cette année, soit 35 % de moins qu’en 2024 et 74 % de moins qu’au pic historique de 2022.
Si la tendance mondiale reste la même, la France n’échappe donc pas à ce recul. Pourtant, certains signaux laissent entrevoir une possible stabilisation dès 2026.
Les chiffres clés 2025 des investissements FoodTech et AgriTech en France
L’étude de DigitalFoodLab dresse un bilan précis du financement des start-up françaises de la FoodTech et de l’AgriTech entre 2014 et 2025.
Chiffres principaux :
- 290 M€ levés en 2025, dont 225 M€ à fin septembre
- –35 % par rapport à 2024 et –74 % depuis 2022
- 105 M€ levés en Seed et Série A (contre 180 M€ sur la même période en 2024)
- Aucune start-up créée en 2024 n’a levé plus de 100 000 €
- Moins d’investisseurs étrangers et moins de créations de start-up
Ces chiffres traduisent un repli marqué des financements early stage, notamment en phase d’amorçage, où les jeunes entreprises peinent à attirer les investisseurs.
Pourquoi les investissements FoodTech et AgriTech baissent en 2025
Cette baisse s’explique par plusieurs facteurs, à la fois économiques et structurels :
- Un contexte macroéconomique défavorable : la hausse des taux d’intérêt et le ralentissement économique mondial entraînent une plus grande prudence du côté des investisseurs.
- Un recul du financement en amorçage (ou early stage), c’est-à-dire des premières levées de fonds qui permettent aux jeunes start-up de passer du prototype à la mise sur le marché. Ce ralentissement freine la création de nouvelles entreprises innovantes.
- Une baisse de l’investissement étranger : la FoodTech française dépend encore largement des investisseurs internationaux, dont la présence s’est réduite en 2025.
Une phase de maturation du marché, où les acteurs cherchent à consolider leur modèle avant de relancer leur croissance.
L’impact du ralentissement sur les start-up AgriTech françaises
Dans le domaine de l’AgriTech, le ralentissement des investissements est particulièrement visible.
Les entreprises agricoles innovantes dépendent souvent de financements à long terme pour transformer leurs prototypes en solutions opérationnelles sur les exploitations.
Or, le recul du financement en amorçage en 2025 complique cette transition : il devient plus difficile pour les jeunes start-up de passer du stade de la recherche et du développement à celui de la validation en conditions réelles.
Ce phénomène touche en priorité les projets nécessitant des investissements lourds, en robotique, capteurs, intelligence artificielle ou biocontrôle, dont les retours économiques sont plus lents.
Au-delà du manque de capitaux, ce contexte souligne un enjeu plus structurel : le besoin d’un accompagnement adapté aux rythmes du monde agricole.
Les innovations AgriTech ne peuvent pas suivre le modèle de croissance rapide de la tech classique ; elles exigent des partenaires capables de financer et de tester sur la durée, aux côtés des producteurs.
Vers une stabilisation des investissements FoodTech et AgriTech en 2026 ?
Malgré la baisse globale observée en 2025, plusieurs éléments laissent penser que le marché approche d’un point d’équilibre.
Le ralentissement de la baisse au troisième trimestre 2025 est un premier signal encourageant.
D’après DigitalFoodLab, la situation pourrait se stabiliser avant un rebond en 2026–2027.
Parmi les leviers identifiés :
- Le retour des investisseurs à impact, plus sensibles à la durabilité et à la rentabilité long terme.
- L’émergence de nouvelles technologies clés : intelligence artificielle, biotechnologies, valorisation des coproduits, agriculture régénérative.
- L’implication croissante des programmes publics et européens de soutien à l’innovation agricole.
Cette stabilisation attendue pourrait marquer le début d’un nouveau cycle, plus sélectif mais aussi plus vertueux.
Le rôle de l’accompagnement dans la relance des start-up AgriTech
Chez Fermes Leader, nous constatons au quotidien que les projets qui résistent le mieux à ce contexte sont ceux qui reposent sur des coopérations solides entre start-up, agriculteurs et partenaires de terrain.
Notre approche repose sur trois principes :
- Tester les innovations directement dans les fermes pilotes, pour prouver leur efficacité et leur valeur ajoutée.
- Relier les acteurs clés de l’innovation agricole : investisseurs, agriculteurs et entreprises, afin d’accélérer le passage du laboratoire au champ.
- Soutenir la mise à l’échelle des solutions éprouvées, pour favoriser leur diffusion au sein des filières agricoles.
L’avenir de la FoodTech et de l’AgriTech dépendra de cette capacité collective à transformer les innovations en valeur concrète et mesurable pour les producteurs.
Fermes Leader : accompagner les innovations agricoles de demain
Chez Fermes Leader, nous accompagnons les start-up et les agriculteurs innovants pour transformer les défis du secteur en opportunités concrètes.
Notre mission : favoriser l’émergence de solutions utiles, testées et validées sur le terrain, au service d’une agriculture plus performante et durable.
Vous avez un projet AgriTech ou FoodTech ?
Discutez-en avec nos expertsConclusion : une AgriTech plus sélective, mais plus solide
L’année 2025 confirme que la FoodTech et l’AgriTech entrent dans une phase de transformation profonde.
Les montants investis reculent, mais ce mouvement traduit surtout une restructuration du marché : les acteurs se recentrent, les modèles économiques se redéfinissent, et les attentes des investisseurs évoluent.
Si certains signaux évoquent une possible stabilisation en 2026, il reste encore trop tôt pour parler de rebond.
Ce qui est certain, en revanche, c’est que la dynamique d’innovation continue : sur le terrain, les besoins agricoles, alimentaires et environnementaux demeurent forts et les start-up qui y répondent de manière concrète conservent toute leur légitimité.